Le mystère de la disparition des abeilles (ARTE)

Chers amis,

Je souhaitais faire connaître un dossier passionnant traitant de la disparition des abeilles transmis par un ami de notre AMAP (Association pour le Maintien de l’Agriculture Paysanne « Pierre et le Chou », Alliance Provence).

Le 18 mai prochain sera diffusée sur ARTE à 20h35 une émission consacrée entièrement à ce sujet. Vous trouverez ci-après divers contenus dont les sources sur le site Arte-Tv seront systématiquement mentionnées.

Bienvenue dans un monde méconnu…


Le mystère de la disparition des abeilles : Le film

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Mardi 18 mai à 20h35
Le mystère de la disparition des abeilles

Rediffusion jeudi 20 mai à 14H45

Un documentaire de Mark Daniels
Une coproduction : ARTE France, Telfrance, Galafilm (2010 – 90 mn)
(France, Canada)
ARTE F
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Enquête sur un désastre écologique mondial qui pourrait mettre en péril l’humanité toute entière.

Aujourd’hui, un tiers de notre nourriture dépend directement de l’abeille, le pollinisateur* agricole le plus important de notre planète. Or, depuis plusieurs années, des millions d’abeilles disparaissent mystérieusement. Pourquoi? Serons-nous capable de faire face à cette catastrophe annoncée ?

Des ruches désertées. À l’extérieur, pas de cadavres. À  l’intérieur une reine en bonne santé, des larves viables et une poignée de jeunes ouvrières affaiblies. Mais nulle trace des ouvrières. C’est le syndrome d’effondrement des colonies, un mal foudroyant qui décime les colonies d’abeilles par centaines de milliers depuis 2006. Cette situation d’urgence menace de précipiter un peu plus le déclin inexorable des abeilles. Elles constituent un rouage irremplaçable de notre agriculture. Sans abeille, pas de pollinisation des fleurs, et sans pollinisation, pas de fruit ni de légume…

Contrainte de trouver une solution, l’humanité est confrontée à un problème aux ramifications multiples et entrecroisées, que le film de Mark Daniels décortique point par point. Il plante ainsi sa caméra dans les gigantesques champs d’amandiers de Californie, dont le poids dans l’économie locale entraîne les agriculteurs dans une perpétuelle fuite en avant. En manque d’abeilles en 2005, ils en importent en masse d’Australie, un an plus tard, le syndrome d’effondrement des colonies apparaît. Saturant leurs plantations de pesticides, obligeant des milliards d’abeilles à des transhumances éreintantes, remplaçant fréquemment leurs reines, ils jouent aux apprentis-sorciers de la biologie.

Aujourd’hui, les études scientifiques ont prouvé que nous devons faire face à une multiplicité de facteurs. Mais récemment, de nouvelles recherches ont révélé que les interactions entre ces différents facteurs amplifient fortement leurs effets… Impossible, par exemple, d’incriminer les seuls pesticides comme dans les années 1990. En revanche, combinés à un virus, ou à un champignon, les effets de ces produits pourraient être multipliés. Est-ce là la réponse à l’énigme ?

Efficace et rigoureuse, l’enquête menée par Mark Daniels, qui a nécessité 18 mois de tournage, réussit le tour de force de rendre avec clarté un problème aux enjeux complexes. Dans les champs où les abeilles butinent, derrière l’œilleton des microscopes ou auprès d’un apiculteur écossais philosophe, sa caméra fait le tour d’une planète apicole expressive et diverse, qui doute et s’interroge…

* La pollinisation est le transport des grains de pollen (élément mâle), sur le pistil (élément femelle) de la fleur pour assurer la fécondation. Ce transport est effectué par le vent, les insectes ou d’autres animaux.

Source Arte-Tv


Le mystère de la disparition des abeilles – Les intervenants

Liste des intervenants du film, scientifiques et apiculteurs.

Les scientifiques

France

  • Bernard Vaissière, INRA (Institut National de la Recherche Agronomique),
    conseiller scientifique du film, il est chargé de recherches au laboratoire de pollinisation et écologie des abeilles, Unité abeille et environnement
  • Yves Leconte, INRA, Directeur du Laboratoire de biologie et de protection de l’abeille,Unité abeille et environnement
  • Luc Belzunce, INRA, Laboratoire de toxicologie environnementale, Unité abeille et environnement

Allemagne

  • Randolf Menzel, neurobiologiste, Université libre de Berlin

Canada

  • Peter Kevan, entomologiste, Université de Guelph
  • Mark Winston, entomologiste,

Toronto

  • Laurence Packer, entomologiste, spécialiste mondiale des abeilles sauvages, Université de York

États-Unis

  • May Berenbaum, entomologiste, membre du groupe de travail du CCD,
    Université de l’Illinois
  • Gene Robinson, généticien, chef de l’équipe qui a séquencé le génome de l’abeille,
    Université de l’Illinois
  • Dennis Van Engelsdorp, entomologiste, membre du groupe de travail du CCD,
    Université Penn State
  • Maryann Frazier, entomologiste, membre du groupe de travail du CCD,
    Université Penn State
  • Paul Ehrlich, co-fondateur de l’étude de la co-évolution, Centre de Conservation Biologique,
    Stanford
  • Frank Eischen, biologiste, Département d’Agriculture
  • Jeff Pettis, Laboratoire de Recherche sur les abeilles, Département de l’Agriculture

Les apiculteurs

France

  • Henri Clément, Président de l’UNAF
  • Jean Brun et Rémi Brun
  • Nicolas Géant

Allemagne

  • Christoph Koch
  • Karl Rainer Koch

Canada

  • Ben Hogan
  • Dr. Tibor I. Szabo et son fils Tibor P. Szabo

Écosse

  • Graham White
  • Willie Robson

États-Unis

  • John Miller
  • Ron Spears

Source Arte-Tv



Quelques notions sur le Syndrome d’effondrement des colonies d’abeilles

Le Syndrome d’effondrement des colonies d’abeilles ou CCD (pour « Colony Collapse Disorder») décrit le fait que des abeilles domestiques, à n’importe quelle époque (hors hiver où la ruche est en quasi-sommeil) ne rentrent pas dans leur ruche et «disparaissent» massivement (aucun cadavre dans la ruche ou à proximité). Les pertes sont brutales : une colonie entière peut disparaître en une seule nuit. Curieusement, la reine abandonnée semble en bonne santé et souvent continue à pondre, alors qu’il n’y a plus assez d’ouvrières pour s’occuper du couvain. Les quelques abeilles restées à la ruche (de jeunes adultes) semblent manquer d’appétit et la production de miel chute fortement. Source Wikipedia

Plusieurs causes possibles :

Les produits chimiques

On a découvert jusqu’à 170 produits chimiques différents dans les ruches de colonies malades et de colonies saines.

Certains échantillons de pollen dans les alvéoles en contiennent jusqu’à 35 types! Bien qu’aucun produit chimique à lui seul ne semble être la cause du syndrome, les pesticides affaibliraient les abeilles. Ainsi, de nouveaux pesticides appelés néonicotinoïdes sont suspectés d’avoir un effet imprévu sur leur capacité à s’orienter et à mémoriser leur chemin. Sans cette mémoire, l’abeille ne peut pas rentrer à la ruche, et la colonie dans son ensemble risque de s’effondrer.

La France est le premier utilisateur européen de pesticides, avec 70 000 à 120 000 tonnes utilisées chaque année. Au niveau mondial, elle se place au 3ème rang après les USA et le Japon !

Le Varroa

Le Varroa, et particulièrement le Varroa destructor, est un acarien présent chez l’abeille domestique. Il les affaiblit et propage des infections virales. Véhiculé sur tous les continents (sauf l’Australie) par des transferts d’abeilles reproductrices ou de ruches, il reste une des causes initiales ou partielles possibles.

Des parasites

Des champignons tels que le Nosema Ceranae et Nosema apis infectent les abeilles en envahissant leur tube digestif et provoquant une dysenterie. Mais l’infection est trop faible pour être mortelle à elle seule.

Le virus de la paralysie aiguë

Avec ce virus, l’abeille est prise de tremblement, puis de paralysie. En général, elle meurt à l’entrée de la ruche. Les symptômes sont donc différents de celui du CCD, mais le virus est présent dans la plupart des colonies malades.

L’agriculture intensive

Des apiculteurs spécialisés dans la pollinisation à échelle industrielle font voyager leurs abeilles sur des dizaines de milliers de kilomètres pour polliniser d’immenses zones de monocultures (amandiers de Californie par exemple). Ces déplacements incessants provoquent stress, désorientation, infections et détruisent les notions d’espace et de saisons. Cette agriculture intensive réduisant la variété et le nombre des fleurs, les abeilles souffrent également de déséquilibre alimentaire. En 2005, cette « économie mondiale de la pollinisation » a été évalué à plus de 153 milliards d’euros.

Quelques chiffres :

Depuis 4 ans, en Europe et aux États-Unis, les apiculteurs ont perdu jusqu’à 80 % de leurs cheptels.
En 2007, le taux de ruches abandonnées atteignait 80 % dans les régions les plus touchés. En Europe, de nombreux pays ont annoncé des pertes importantes dès l’an 2000. Dans les ruchers les plus touchés, jusqu’à 90 % des abeilles sont supposées mortes, car non rentrées à la ruche.
En France, entre 1995 et 2005, les pertes de ruches ont été jusqu’à 400 000 par an sur 1 350 000 ruches !

1500 apiculteurs ont dû cesser leur activité.

Quelques liens :

Source Arte-TV


Composition d’une colonie d’abeilles

La colonie peut-être assimilée à une très grande famille dans laquelle frères et sœurs entourent leur mère et entretiennent des relations de travail, qui maintiennent dans une société complexe une structure permettant la survie indéfinie du groupe alors que les individus n’ont qu’une vie éphémère. Une colonie d’abeilles domestiques compte de 40 000 à 60 000 individus durant la belle saison et chute à 15 000 voire 5 000 en hiver.

Chaque colonie est composée de :

  • trois castes d’abeilles adultes : une reine, des ouvrières et des mâles ou faux-bourdons ;
  • du couvain: ensemble des œufs, des larves et des nymphes des abeilles.

La colonie s’organise dans le temps et l’espace afin de subvenir aux besoins des individus qui la constituent et chacun d’eux participe activement à la vie collective :

  • la reine, seule femelle fertile de la colonie, est unique ; totalement dépourvue des organes spécialisés qui caractérisent les ouvrières, elle ne peut récolter elle-même sa nourriture (qui lui est fournie par les ouvrières). Seule la reine pond des œufs susceptibles de générer une descendance pour assurer la pérennité de la colonie ;
  • les ouvrières (femelles non reproductrices) représentent la très grande majorité de la population. Leur activité varie au cours de leur vie : nourrices, nettoyeuses, sécrétrices de cire, butineuses de pollen et de miel. Leur nombre assure, en outre, la régulation thermique de la colonie ;
  • les mâles (quelques centaines), participent à la fécondation des reines vierges, présentes, dans les régions tempérées, d’avril à septembre.

Phases du cycle du développement d’une colonie d’abeilles
Le cycle naturel d’une colonie est annuel et dépend fortement de la végétation disponible dans l’environnement. En régions tempérées, il débute au printemps.
Quatre phases successives le caractérisent.

  • une phase de développement (au printemps), au cours de laquelle la reine pond intensément (de 1 500 à 2 000 œufs par jour), suivie d’une relative stabilité de la population qui se poursuit jusqu’à l’automne, avec une ponte de plus en plus réduite ;
  • une période d’essaimage correspondant à un phénomène de reproduction asexuée. Vers la fin du printemps, alors que la population atteint son maximum, la reine quitte sa ruche avec une partie des ouvrières et va fonder plus loin une nouvelle colonie. Bientôt, une nouvelle reine éclôt dans la colonie souche et remplace la reine âgée, partie avec l’essaim ;
  • une phase de préparation à l’hivernage qui permettra le meilleur développement possible des colonies dès le printemps suivant. Pendant cette phase cruciale, la colonie produit les ouvrières qui passeront l’hiver. Ces individus vivront plus longtemps (plusieurs mois) que les butineuses d’été qui récoltent le miel et dont l’espérance de vie normale est de quelques semaines. Les ouvrières hivernantes ont également la tâche de redémarrer l’activité de la colonie au printemps. L’état de santé de ces individus hivernants est capital pour la bonne survie des colonies à la saison froide.
  • une phase hivernale, appelée « hivernage », au cours de laquelle la population, réduite à quelques milliers d’ouvrières regroupées autour de la reine, vit sur les réserves accumulées pendant la belle saison.

Le peuplement et l’évolution de la population d’une ruche varient en fonction de nombreux paramètres

Au printemps, les colonies d’abeilles sortent de leur torpeur hivernale et la reine recommence à pondre. Au cours des mois qui suivent, des milliers de jeunes abeilles verront le jour, et la force de la colonie (la vigueur) ira s’accroissant jusqu’à son point culminant. Si la reine peut vivre jusqu’à cinq années, les ouvrières quant à elles, ont une durée de vie différente selon les périodes de l’année auxquelles les œufs ont été pondus. Les abeilles adultes, dites d’été, sont caractérisées par une durée de vie courte, qui s’échelonne de 20 à 40 jours (ou trois à six semaines) ; elles sont constamment renouvelées.

Celles nées en fin d’été, sont des ouvrières caractérisées par une durée de vie longue (jusqu’à 190 jours ou 27 semaines), puisqu’elles atteindront le printemps suivant. À la fin de l’été, débute la période de déclin de la colonie, durant laquelle le taux de mortalité des abeilles s’élève, tandis que le taux de ponte s’abaisse.
La force de la colonie, définie à la fois par son état physiologique et par la dynamique de sa population d’abeilles, décroît au fil des jours, jusqu’à son niveau d’hivernage en automne.

L’effectif minimal de la population d’abeilles est enregistré en hiver ; les colonies les plus faibles ne passent pas l’hiver.

Source Arte-TV


Calendrier de l’apiculteur

Travail de l’apiculteur :

Hiver

Les abeilles ne sortent pas de la ruche, pendant que les abeilles hivernent, l’apiculteur répare et nettoie tout le matériel apicole

Printemps

Les abeilles sortent de la ruche en general a partir du mois d’avril, tout depend des regions et de la meteo. C’est le moment ou l’apiculteur ouvre ses ruches pour la premiere fois depuis l’automne et verifie l’etat de la colonie.
Mise en place du traitement anti Varroa .

Eté

Transhumance. Extraction du miel. Division des ruches

Automne

Mise en hivernage. Traitement contre le Varroa pour l’hiver.
Chaque ruche est pesée et nourrie. Les entrées sont réduites (pour protéger les abeilles des souris), une pierre est posée sur le toit (afin que le vent ne découvre pas la ruche) et l’apiculteur souhaite de bonnes vacances à ses abeilles !!!

Source Arte-TV


http://www.arte.tv/fr/Comprendre-le-monde/Le-mystere-de-la-disparition-des-abeilles-_7C-Les-dernieres-revelations-d-ARTE/3166056,CmC=3171068.html

Sortie le 20 mai 2010 dans la collection « grandes enquêtes »

Le mystère de la disparition des abeilles – DVD

Achetez le DVD sur www.arteboutique.com (sortie le 20 mai 2010)

Avec les compléments de programmes :

1 / Coup de foudre
Scientifiques et apiculteurs racontent leur première rencontre avec les abeilles – 5 min 35
Yves Leconte, biologiste
Gene Robinson, généticien
Henri Clément, apiculteur et président de l’UNAF
Willie Robson, apiculteur
John Miller, apiculteur
Bernard Vaissière, spécialiste de la pollinisation
Maryann Frazier, entomologiste

2 / Des abeilles et des hommes
Scientifiques et apiculteurs témoignent – 11 min 30
Henri Clément, apiculteur et président de l’UNAF
Christoph Koch, apiculteur
Laurence Packer, entomologiste
John Miller, apiculteur
Willie Robson, apiculteur

3 / Interview de Pierre Rabhi
Auteur et philosophe, pionnier de l’agriculture biologique – 21 min

Achetez le DVD sur www.arteboutique.com (sortie le 20 mai 2010)

Source Arte-TV


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