Après avoir sommeillé tout cet hiver et patienté longuement en ce début de printemps qui peine toujours à s’affirmer, elle est enfin sortie.

Première rose apparue, tache de couleur majestueuse au milieu de la verdure, impression de sagesse.

Ah ! Quelle force, quelle beauté !

“Je regarde une rose et je suis apaisé”, pensait Victor Hugo.
Moi aussi…

Mignonne, allons voir si la rose


A Cassandre


Mignonne, allons voir si la rose
Qui ce matin avoit desclose
Sa robe de pourpre au Soleil,
A point perdu ceste vesprée
Les plis de sa robe pourprée,
Et son teint au vostre pareil.

Las ! voyez comme en peu d’espace,
Mignonne, elle a dessus la place
Las ! las ses beautez laissé cheoir !
Ô vrayment marastre Nature,
Puis qu’une telle fleur ne dure
Que du matin jusques au soir !

Donc, si vous me croyez, mignonne,
Tandis que vostre âge fleuronne
En sa plus verte nouveauté,
Cueillez, cueillez vostre jeunesse :
Comme à ceste fleur la vieillesse
Fera ternir vostre beauté.


Pierre de RONSARD   (1524-1585)


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